22 Juin, 2022

EverWhat ? #2 Un moment avec Guillaume Ayné, pilote de projets à impact

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Entre l’accroissement de l’équipe et le développement de nouveaux projets, nous pouvons dire qu’il y a du mouvement chez EverWatt ! Guillaume Ayné, directeur associé chez Telkes, nous parle aujourd’hui de son expérience et de son rôle au sein de l’équipe.

Comment es-tu arrivé dans le domaine de la transition énergétique ?

Etudiant au début des années 2000, j’étais déjà sensible aux questions écologiques. J’avais donc choisi lors de mon cursus en droit et en sciences politiques des spécialisations dans les secteurs du développement durable et de l’environnement. Quelques années plus tard j’ai eu l’occasion de venir travailler aux côtés de Jean-Claude Andreini, un des pionniers de la filière en France, qui à l’époque présidait le Comité Stratégique de filière Eco-industrie. A ce moment-là, le sujet était de créer un espace de dialogue entre les acteurs privés et l’État pour mettre en place des politiques de développement industriel dans le secteur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du recyclage et de la gestion durable de l’eau. J’ai eu la chance de travailler sur des grands chantiers passionnants : plan industriel Enr, contrats de filières, financement de la transition, territorialisation…

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?

Je travaille actuellement sur le développement du plus grand projet d’autoconsommation collective en France à Saint-Martin-d’Hères dans la métropole de Grenoble Alpes. Le principe est simple, nous mettons en place une communauté énergétique structurée à l’échelle d’une zone d’activité économique autour d’infrastructures de production photovoltaïque de 3 MWc entre différentes entreprises (PME et grande distribution) et un bailleur social. Nous sommes partis d’une idée assez simple, que l’énergie soit produite le plus proche possible de l’endroit où elle est consommée, d’avoir une énergie décarbonée, locale et partagée. Puisqu’il y a de plus en plus de difficultés à faire accepter les projets d’énergies renouvelables, notamment avec les concurrences qu’il peut y avoir avec les sols agricoles et avec la biodiversité, on voulait développer un projet qui permette de construire la ville de demain sur la ville d’aujourd’hui. C’est comme cela que le projet de BoucL Energie labellisé Capitale verte Européenne 2022 est né, sur lequel nous sommes en train de travailler sur Grenoble Alpes Métropole mais également maintenant sur toute une série de villes en France.

Qu’est-ce que Telkes et pourquoi l’avoir créé ?

Telkes, qui a été créé en 2021, est un cabinet de conseil stratégique et de développement de grands projets de transition écologique territoriaux. Tout est parti d’un constat : pour déployer la transition écologique, il faut ancrer les projets dans les territoires et il est de plus en plus nécessaire de faire travailler des collectifs d’acteurs de manière décloisonnée ; des acteurs publics, des acteurs privés, des territoires, des entreprises. Pour cela, il faut mettre en place des nouvelles formes de coopérations. La raison d’être de Telkes c’est de monter des coalitions de projets pour faire émerger des grands projets à impact dans les territoires.

De quelle réalisation es-tu fier ?

J’ai pris beaucoup de plaisir à inventer et structurer, avec les Instituts Carnot et le PEXE, ce que l’on appelle les Rencontres Ecotech Nouveaux systèmes Energétiques. Cela fait maintenant plusieurs années que ce rendez-vous existe. Il permet de rapprocher les laboratoires de recherche publics des PME et des acteurs industriels pour pouvoir déployer au plus vite les innovations. C’est un cadre qui continue de vivre année après année et qui a permis l’émergence de beaucoup de solutions qui sont aujourd’hui en train de se déployer.

Quel fait d’actualité t’a récemment marqué ?

L’invasion abominable de l’Ukraine est venue souligner l’incroyable dépendance de notre pays aux énergies fossiles, gaz et pétrole, qui sont le plus souvent issus de pays autoritaires. Finalement, ce que cela vient révéler c’est que la transition écologique, la décentralisation et la production énergétique par les EnR sont un enjeu environnemental mais aussi un enjeu démocratique. Je pense qu’aujourd’hui il faut une mobilisation de chacun à l’échelle européenne, nationale et des villes, pour réussir à la fois la transition écologique et la création d’un espace démocratique dans lequel il fait bon vivre.

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